Félix Le Garrec est né le 29 mars 1930 à Plonéour-Lanvern. Il découvre la photographie lors d’un séjour dans les Alpes à 19 ans et décide d’en faire son métier. Après avoir travaillé pendant cinq ans pour des laboratoires et studios en région parisienne, il ouvre son propre magasin de photo dans sa commune natale en 1957.
En 1961, Félix épouse Nicole Le Pape, née le 29 mai 1942 à Plogastel-Saint-Germain. La jeune femme, qui vient d’obtenir un bac littéraire, arrête ses études et travaille au magasin avec Félix. Outre les activités classiques de photographe (portraits d’identité, mariages, baptêmes et autres scènes de la vie quotidienne…), Félix réalise des reportages photos (sur les tsiganes, les mines en Algérie, le monde rural, la pêche…) et se lance dans des activités plus expérimentales tels les agrandissements qu’il expose dans sa vitrine ou dans la rue. Il attire ainsi l’attention de réalisateurs de cinéma qui lui proposeront de devenir photographes de plateau. Il participera, entre autres, au tournage du Film « Z » de Costa-Gavras, en 1968.
En 1969, Félix et Nicole décident de fermer le magasin. Deux ans plus tard, ils achètent une ferme dans la campagne de Plonéour-Lanvern, qu’ils rénovent avec salles de montage et de projection et studio photo. C’est de là qu’ils lancent leurs nouveaux projets qui permettront à Nicole de s’exprimer davantage. Ils témoignent ainsi du quotidien de la vie des Bretons, de leurs luttes, de leurs engagements, à travers des diaporamas sonores parmi lesquels on peut citer La guerre du remembrement (1972) ou La langue bretonne (1974).
En 1970, Félix et Nicole fondent, avec René Vautier, l’U.P.C.B., l’Unité de Production Cinématographique Bretagne, qui permettra la réalisation du film Avoir 20 ans dans les Aurès de René Vautier (1972). Durant le tournage en Tunisie, Nicole sera scripte et Félix, photographe de plateau.
Désormais lancés dans le cinéma, les Le Garrec signent de nombreux films documentaires, avec Félix à la caméra et Nicole à la réalisation. Des films militants à travers lesquels ils abordent des questions sociales, environnementales et culturelles spécifiques à la région bretonne. Ils y expriment parfois leur colère (Tous Mazoutés, 1978 - Plogoff, des pierres contre des fusils, 1980), mais aussi leur enthousiasme pour des réalisations collectives (Diwan, 1977 - Languivoa, 1984 - Les enfants Dauphins, 1990).
Le film Plogoff, des pierres contre des fusils tient une place particulière dans leur filmographie. Nicole et Félix y racontent la lutte des habitants du Cap-Sizun, vent debout contre le projet de centrale nucléaire à deux pas de la Pointe du Raz. Pendant des semaines, ils filment les événements en privilégiant l’engagement des femmes du Cap dans la lutte. Le film est un succès : il triomphe au festival de Douarnenez et connaît un succès public et critique après sa sortie nationale. Le documentaire sera restauré en 2019 et présenté l’année suivante au Festival de Cannes.
Entre 1983 et 1990, Félix et Nicole se succèdent à la tête de l’A.R.C., l'Atelier Régional Cinématographique, un organisme créé à Quimper dans le cadre de la loi de décentralisation pour favoriser la formation et la production en région. Ensuite, les voyages s’enchainent pour de nouveaux reportages photographiques et films documentaires : en Pologne, en Roumanie, au Viêt-Nam, au Mali… Car comme l’écrit Jean-Michel Boulanger pour rendre hommage à Nicole et Félix : « Leur pays bigouden n’est jamais clos sur lui-même. Leur Bretagne est ouverte à l’iode des ailleurs. Comme les arbres, ils ont des racines et leurs branches multiples s’offrent au vent du monde. Ils sont vraiment d’ici et d’ailleurs, en curiosité vive. »
Sources : diverses
Travaux photographiques / diaporamas (liste non exhaustive) :
Filmographie (liste non exhaustive) :
Coréalisation René Vautier / Nicole Le Garrec :
Coréalisation Nicole et Félix Le Garrec :
Ouvrages parus :
Les 20 reproductions grand format des photos de Nicole & Félix Le Garrec seront exposées dans les rues de Moëlan-sur-Mer, sur un itinéraire allant de la mairie à la chapelle Saint-Philibert.
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Nicole & Félix Le Garrec, Sevenerien ha luc'hskeudennerien
D'ar 29 a viz Meurzh 1930 e Ploneour Lanwern e oa ganet Felix Le Garrec. Pa oa 17 bloaz e tizoloas al luc'hskeudennerezh da geñver ur chomadenn en Alpoù hag e lakaas en e benn e vije bet e vicher. Goude ma oa bet o labourat e-pad pemp bloaz evit labourvaoù ha studioioù e trowardroioù Paris e tigoras e stal luc'hskeudenner dezhañ e-unan e-barzh e gumun c'henidik e 1957.
E 1961 e timezas gant Nicole Le Pape ganet d'ar 29 a viz Mae 1942 e Plogastell-Sant-Jermen. Bet he bachelourezh lennegezh ganti e paouezas gant he studioù hag e teuas da labourat er stal asambles gant Felix. Ouzhpenn obererezhioù kustum al luc'hskeudenner (poltredoù identelezh, lidoù dimeziñ, badeziantoù, ha darvoudoù all eus ar buhez pemdeziek...) Felix a veze o sevel kelaouadennoù-foto (diwar-benn ar tziganed, ar mengleuzioù e bro Aljeria, ar bed war ar maez, ar pesketaerezh...) hag en em lakaas d'ober labourioù arnodeloc'h evel ar brasadurioù diskouezet gantañ er rakstal pe er straed. Evel-se e sachas evezh sevenerien sinema ma oa bet kinniget dezhañ ganto bezañ luc'hskeudenner war al leurenn filmañ. Kemer a reas perzh, e-touez traoù all, e filmerezh ar film « Z » savet gant Costa-Gavras ( 1968).
E 1969 e oa bet dibabet ganto serriñ ar stal. Daou vloaz war-lerc'h e oa bet prenet ganto un ti-ferm e-kreiz maezioù Ploneour Lanwern. Renevezet e oa bet ganto gant salioù saeriñ ha bannañ hag ur studio-luc'hskeudenniñ e-barzh. Diouzh aze eo e oa bet lañset ganto o raktresoù nevez o reiñ da Nicole an tu da eztaoliñ un tammig muioc'h. Dougen testeni a rejont evel-se diwar-benn buhez pemdeziek ar Vretoned, diwar-benn o emgannoù, diwar-benn o engouestloù dre diaporamaoù sonus ma c'hallomp menegiñ etrezo : Brezel an adlodennañ ( 1972) hag Ar yezh brezhoneg (1974).
E 1970 e oa bet diazezet an UPFB (Unvez Produiñ Filmoù e Breizh) gant Felix, Nicole ha René Vautier. Reiñ a reas an tu da sevel Bezañ ugent vloaz en Orezioù (René Vautier, 1972). E-pad ar filmañ e bro Tunizia Nicole a oa bet an arheulierez ha Felix a oa bet al luc'hskeudenner war al leurenn filmañ.
Lañset diwar-neuze er sinema ar Garreked a sinas meur a deulfilm gant Felix gant ar c'hamera ha Nicole evel sevenerez. Filmoù stourm ma vez anv enno ouzh kaozioù sokial, endroel ha sevenaduel spesadel ouzh Breizh. A-wechoù e tiskouezont o c'hounnar e-barzh (Mazoutet holl..., 1978 - Plogoñv, mein a-enep fuzuilhoù, 1980) met ivez o estlamm ouzh kentodennoù a-stroll (Diwan, 1977- Langivoa, 1984 - Ar vugale delfined, 1990).
Ur plas dibarek a gemer ar film Plogoñv, mein a-enep fuzuilhoù e-barzh o filmlennadur. Kontañ a reont e-barzh emgann tud ar C'hab avel a-benn a-enep ar raktres kreizenn nukleel sko a-raok Beg ar Raz. E-pad sizhunvezhioù e oant bet o filmañ an darvoudoù en ur lakaat ar pouez war engouestl ar merc'hed en emgann. Ur pennvad e oa bet ar film : e festival sinema Douarnenez en doa bet un degemer gourzrec'hel hag e reas ur berzh bras digant an arvesterien koulz ha digant ar filmvarnourien goude e skignadur broadel. E 2O19 e oa bet ratreet ha kinniget e festival Kann ar bloaz war-lerc'h.
Etre 1983 ha 1990 en em eilas Felix ha Nicole e penn an ARF ( Atalier Rannvroel ar Filmoù), un aozadur krouet e Kemper e stern al lezenn digreizennañ evit aesaat ar stummadur hag ar c'henderc'h er rannvroioù. Ha da c'houde en em heulias veajoù evit kelaouadennoù luc'hskeudennel nevez hag evit teulfilmoù : e Polonia, e Roumania, er Viêt Nam, er Mali....Rak evel ma eo bet skrivet gant Jean-Michel Le Boulanger evit rentañ enor da Nicole ha Felix : « O bro vigoudenn ne vez ket kloz warnañ e-unan morse ; Digor emañ o Breizh dezho war iod lec'h all. Evel ar gwez o deus grwizioù hag o liesskourroù en em zikouez da avel ar bed. Eus amañ hag eus lec'h all int, dre kuriusted vliv ».
Diwar meur a darzh
Nicole & Félix Le Garrec, director and photographer
Félix Le Garrec was born on 29 March 1930 in Plonéour-Lanvern. He discovered photography during a trip to the Alps at the age of 19 and decided to make it his career. After working for five years in laboratories and studios in the Paris region, he opened his own photography shop in his home town in 1957.
In 1961, Félix married Nicole Le Pape, born on 29 May 1942 in Plogastel-Saint-Germain. The young woman, who had just obtained a literary baccalaureate, gave up her studies and worked in the shop with Félix. In addition to traditional photography (ID photos, weddings, christenings and other scenes from everyday life), Félix produced photo reports (on gypsies, mines in Algeria, rural life, fishing, etc.) and embarked on more experimental activities such as enlargements, which he exhibited in his shop window or in the street. This attracted the attention of film directors, who offered him work as a set photographer. Among other projects, he worked on the filming of Costa-Gavras's 1968 film ‘Z’.
In 1969, Félix and Nicole decided to close the shop. Two years later, they bought a farm in the countryside near Plonéour-Lanvern, which they renovated to include editing and projection rooms and a photo studio. It was from there that they launched their new projects, which allowed Nicole to express herself more fully. They documented the daily life of the Breton people, their struggles and their commitments through sound slideshows, including La guerre du remembrement (The War of Land Consolidation, 1972) and La langue bretonne (The Breton Language, 1974).
In 1970, Félix and Nicole founded the U.P.C.B. (Unité de Production Cinématographique Bretagne) with René Vautier, which enabled the production of René Vautier's film Avoir 20 ans dans les Aurès (1972). During the filming in Tunisia, Nicole was the script supervisor and Félix was the set photographer.
Now firmly established in the film industry, the Le Garrecs made numerous documentary films, with Félix behind the camera and Nicole directing. These were militant films in which they addressed social, environmental and cultural issues specific to the Brittany region. They sometimes express their anger (Tous Mazoutés..., 1978; Plogoff, des pierres contre des fusils, 1980), but also their enthusiasm for collective achievements (Diwan, 1977; Languivoa, 1984; Les enfants Dauphins, 1990).
The film Plogoff, des pierres contre des fusils (Plogoff, Stones Against Guns) holds a special place in their filmography. In it, Nicole and Félix recount the struggle of the inhabitants of Cap-Sizun, who fought tooth and nail against plans to build a nuclear power plant a stone's throw from the Pointe du Raz. For weeks, they filmed the events, focusing on the commitment of the women of Cap-Sizun in the struggle. The film was a success, triumphing at the Douarnenez Film Festival and enjoying public and critical acclaim after its national release. The documentary was restored in 2019 and presented the following year at the Cannes Film Festival.
Between 1983 and 1990, Félix and Nicole took turns at the helm of the A.R.C., the Atelier Régional Cinématographique, an organisation created in Quimper under the decentralisation law to promote training and production in the region. Then came a series of trips for new photo reports and documentary films: to Poland, Romania, Vietnam, Mali... Because, as Jean-Michel Boulanger wrote in tribute to Nicole and Félix: "Their Bigouden country is never closed in on itself. Their Brittany is open to the sea air of other places. Like trees, they have roots and their many branches are open to the winds of the world. They are truly from here and elsewhere, with a keen sense of curiosity."
Sources: various
https://nicoleetfelixlegarrec.com/
Nicole & Félix Le Garrec, Regisseure & Fotografen
Félix Le Garrec ist am 29. März 1930 in Plonéourn-Lanvern geboren. Mit 19, während eines Aufenthalts in den Alpen, entdeckt er für sich die Fotografie, die er zu seinem Beruf macht. Nach fünf Jahren Arbeit für verschiedene Fotolabore und Studios im Großraum Paris eröffnet er 1957 sein eigenes Fotogeschäft in seinem Geburtsort.
1961 heiratet Félix Nicole Le Pape, die am 29. März 1942 in Plogastel-Saint-Germain geboren ist. Die junge Frau, die gerade ihr Abitur mit literarischem Schwerpunkt bestanden hat, beendet ihre Ausbildung und arbeitet mit Félix im Geschäft. Parallel zu den klassischen Tätigkeiten eines Fotografs (Passbilder, Hochzeiten, Taufen und weitere Anlässe des Alltags …) macht Félix Fotoreportagen (über Zigeuner, die Bergwerke in Algerien, das landwirtschaftliche Leben, die Fischerei …) und geht experimentalere Aktivitäten an, z.B. Vergrößerungen, die er in seinem Ladenfenster oder auf der Straße ausstellt. Er zieht somit die Aufmerksamkeit von Regisseuren auf sich, die ihm vorschlagen, als Filmsetfotograf zu arbeiten. Er nimmt u.a. 1968 an den Dreharbeiten des Films « Z » von Costa-Gavras teil.
1969 schließen Félix und Nicole ihr Geschäft. Zwei Jahre später kaufen sie einen Bauernhof im Umland von Plonéour-Lanvern, den sie renovieren und mit Montage- und Projektionsraum und einem Fotostudio einrichten. Von dort aus starten sie ihre neuen Projekte, die es Nicole erlauben, sich mehr einzubringen. Durch Tondiaporamas wie z.B. La guerre du remembrement (1972) oder La langue bretonne (1974) bezeugen sie den Alltag der Bretonen, ihre Kämpfe und ihr Engagement.
1970 gründen Félix und Nicole zusammen mit René Vautier die U.P.C.B., Produktionseinheit für Cinematographie Bretagne, die die Realisation des Films Avoir 20 ans dans les Aurès von René Vautier (1972) ermöglicht. Während der Dreharbeiten in Tunesien fungieren Nicole als Skriptgirl und Félix als Filmsetfotograf.
Nunmehr im Kinogeschäft gelandet dreht das Ehepaar Le Garrec zahlreiche Dokumentarfilme mit Félix an der Kamera und Nicole an der Regie. Militante Filme in denen sie soziale, ökologische und kulturelle Themen ansprechen, die für die Bretagne landesspezifisch sind. Sie lassen manchmal ihren Zorn (Tous mazoutés..., 1978 – Plogoff, des pierres contre des fusils, 1980) aber auch ihre Begeisterung für kollektive Projekte (Diwan, 1977 – Languivoa, 1984 – Les enfants Dauphins, 1990) freien Lauf.
Der Film Plogoff, des pierres contre des fusils nimmt einen besonderen Platz in ihrer Filmografie ein. Nicole und Félix erzählen den Kampf der Einwohner von Cap-Sizun, Gegenwind gegen das Projekt des Kernkraftwerks nur ein paar Schritte von der Pointe du Raz entfernt. Wochenlang filmen sie die Ereignisse, wobei sie verstärkt das Engagement der Frauen des Cap im Kampf herausstellen. Der Film wird zum Erfolg : Er triumphiert im Festival von Douarnenez und erfährt nach seinem Erscheinen auf nationaler Ebene bei Öffentlichkeit und Kritik einen richtigen Erfolg. Der Dokumentarfilm wird 2019 aufbereitet und im darauffolgenden Jahr beim Festival de Cannes präsentiert.
Zwischen 1983 und 1990 wechseln sich Félix und Nicole an der Spitze des A.R.C, Regionales cinematographisches Atelier ab, ein in Quimper im Rahmen des Dezentralisierungsgesetz kreierte Organisation zur Förderung der Ausbildung und der Produktion in den Regionen. Danach reihen sich die Reisen für neue Fotoreportagen und Dokumentarfilmen aneinander : Polen, Rumänien, Vietnam, Mali … Denn, wie es Jean-Michel Boulanger in seiner Hommage an Nicole und Félix schreibt : « Ihr Pays Bigouden ist nie in sich geschlossen. Ihre Bretagne ist für das Iod des « Woanders » aufgeschlossen. Wie Bäume haben sie Wurzeln und ihre vielfältigen Zweige öffnen sich für den Wind der Welt. Sie sind wirklich von hier und von woanders, immer in lebendiger Neugier. »
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